Harcelé par le « chouchou » !

Il y a quelques semaines, j’ai acheté un lit avec un matelas dont les dimensions sont aux nouvelles normes. Ainsi, au lieu du classique 190×140, on trouve maintenant du 200×140 ou 200×160. Mais, pour trouver un drap-housse à ces dimensions, cela n’a pas été aussi simple. Après plusieurs visites de magasins, en pleine période du « blanc », j’ai renoncé et me suis tourné vers le net.

En général, je ne passe pas par les comparateurs de prix, je considère (jusqu’à preuve du contraire) que je n’y trouverais pas le meilleur rapport qualité / prix, surtout pour ce genre d’article sans référence unique. Le plus important était de trouver un drap-housse aux bonnes dimensions, avec des rabats de taille raisonnable (pas de 30 cm comme chez Ikea) pour un prix correct.

Donc, recherche dans Google qui me propose du 3 Suisses en lien sponsorisé. Je prends quelques minutes à naviguer sur leur site et je passe commande. Le produit était en promo et la livraison se fait au bureau de tabac du coin. C’est plutôt sympa.

Quelques jours plus tard, en consultant mon site d’actualités préféré, je vois apparaitre des publicités pour des draps-house des 3 Suisses. Grosse surprise, car à cet emplacement, il y a d’habitude des annonces Google Adsense. Je n’ai pas compris tout de suite de quoi il s’agissait car mon compte Adsense est configuré pour ne pas partager les données relatives aux visiteurs. Bien plus tard, j’ai réalisé que c’était une annonce tierce. C’est à dire, que Google Adsense met automatiquement en concurrence ses propres annonces et des annonces d’un annonceur tiers. Si ce dernier paie plus cher, c’est lui qui sera retenu.

L’annonceur Tiers en question est Criteo à qui les 3 Suisses ont confié une campagne d’acquisition de trafic internet. D’après ce que je suppose, Criteo achète de l’espace au CPM et le revend au CPC. En fonction de la présence de cookie d’un site marchand sous contrat, il est donc capable de faire une offre.

C’est sans doute intéressant pour l’éditeur de site web que je suis. Surtout sur des pages d’actualités qui ne se prêtent pas toujours à de l’annonce contextuelle pertinente, quand elles évoquent la tempête xynthia ou la taxe carbone…

Coté visiteur, en revanche, je me pose des questions. Qu’il y ait un cookie de positionné car j’ai fait des recherches sur les draps-housse, je comprends. Mais me proposer à nouveau des draps-housse alors que j’en ai acheté chez eux, je doute de l’efficacité !

Depuis cette commande (en janvier), j’ai eu :

  • un gros catalogue (avec la livraison),
  • de l’affichage publicitaire spécifique sur plusieurs sites web,
  • trois ou quatre courriers postaux,
  • deux ou trois mails par semaine (bizarrement, le lien de désinscription ne fonctionnait pas jusqu’à aujourd’hui)
  • un coup de fil d’un téléconseiller (à qui j’ai pu dire ce que je pensais)

Là, ca me gave sérieux. Ce n’est pas en me harcelant que je vais avoir envie de commander chez le « chouchou ».

2 réflexions au sujet de « Harcelé par le « chouchou » ! »

  1. Je note que Hotmail affiche aussi des publicités comportementales plutôt que contextuelles. Et à force, cela donne la très désagréable impression d’être épié, voire harcelé en permanence, ce qui n’aide pas à acquérir la confiance des consommateurs que nous sommes tous. En effet, alors que l’on pourrait s’attendre à ce que des concurrents s’affichent lorsque nous visitons certaines boutiques, ce sont les boutiques dont nous sommes déjà clients qui nous gavent de publicités. Pas sûr que cela soit très intéressant pour la boutique elle-même. L’agence média en charge de la campagne, elle, peut sans doute prétendre à des taux de transformation (artificiellement) gonflés, justifiant (à base d’arguments biaisés, voire fallacieux) son rôle auprès de l’annonceur.

    Pour ce qui est de 3 Suisses, je ne connais pas leur politique commerciale en particulier, mais je soupçonne qu’ils classent leurs clients en : prospects (jamais commandé), suspects (commandé de manière ponctuelle), clients (commandes régulières) et adoptent des comportements marketing en conséquence. En tant que « suspect », tu dois encore devenir un client fidèle pour, peut-être, ne plus voir ces publicités comportementales apparaître sur tous les sites que tu visites. Et encore, sous condition que les technologies d’identification des Internautes utilisées par les régies publicitaires le permettent. En effet, je ne suis pas sûr que toutes fassent le suivi du visiteur depuis l’affichage d’une bannière publicitaire jusqu’à la vente et exploitent ces informations en conséquence.

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