Réflexions estivales : épargne, crise et procès

Réflexions estivales sur ce blog qui n’a pas été mis à jour depuis quelques mois. En vrac, 3 sujets :

Le Livret A va augmenter

Petite cacophonie au sein du gouvernement. Notre jeune (par la fonction) ministre du budget avait annoncé la hausse tant attendu du Livret A à compter du 1er août 2010 : si l’inflation est à 1,50 ce sera 1,50, si c’est 1,75 c’est 1,75. C’était pourtant mal connaître la règle qui prévoit une protection vis à vis de l’inflation. Il suffit seulement d’une inflation sur 12 mois >= 1,375% pour que le Livret A soit rémunéré à 1,50% ; avec une inflation >= 1,625%, le Livret A passe à 1,75% (voir graphique taux Livret A & inflation où cette dernière dépasse les 1,50% depuis plusieurs mois).

La ministre de l’économie a rattrapé le tir, par deux fois, mais par dans le sens attendu : une hausse probable mais pas certaine. Il y a clairement une préparation de l’opinion à une possible non-application de la règle. Je pronostique une augmentation minimale à 1,50% pour une inflation bien supérieure, et, un nouveau changement de la règle (qui rappelons-le avait été mise en place pour éviter toute tentation politique de manipuler ce taux).

D’un autre coté, difficile avec la situation actuelle, d’encourager l’épargne.

Affaire du Crédit Foncier : une histoire sans (la) fin

Je m’étais longuement exprimé sur ce sujet. Je n’étais plus poursuivi dans cette affaire malgré mon passage devant le juge d’instruction. La dernière étape s’est déroulée vendredi 25 juin : procès en correctionnelle. Et bien …. La partie civile s’est désistée au dernier moment. C’est à dire, un abandon de la plainte. A priori, un avantage de la procédure pénale en diffamation. Je suis un peu amer (mais sans doute pas autant celui que j’avais surnommé « Maurice » dans mon article) .

Au final, cela aura couté des milliers d’euros aux personnes impliquées, des dizaines de milliers d’euros à la banque, aura occupé des avocats, des juges et du personnel judiciaire. Cela aura encombré un peu plus le système judiciaire. Et tout ca pour rien.

A noter que la Caisse d’épargne avait agit de même contre le site Médiapart (site devenu célèbre avec l’affaire Bettencourt). Onze plaintes en diffamation abandonnées par la suite. Une Caisse d’épargne qui sera finalement condamnée pour procédure abusive.

La crise ne passera chez nous

Il y a une crise, quelle crise ? Pour la plupart des français, rien n’a changé depuis 2008. Les prix n’ont pas (significativement) baissé. Ils ont toujours leur salaire, leur maison, leur vie. Pas de changement, sans doute facilité (il faut le reconnaitre) par un plan de relance de l’économie (moi-même, j’ai profité des primes à la casse pour aider Peugeot).

Mais voilà, il y a une frange de la population qui a déjà trinqué. Un taux de chômage qui a progressé de 50%, des agriculteurs qui se retrouvent au plus mal. Et puis, cette accélération soudaine, la crise en Grèce. Des pays qui se retrouvent sur-endettés, des mesures draconiennes prises en Allemagne, Espagne, Portugal, Irlande, Royaume-Uni… Baisse du traitement des fonctionnaires. Baisse des retraites. Baisse des allocations sociales. On vit une période historique, l’Europe n’a pas connu ca depuis 50 ans.

Mais en France, tout va bien. On parle du déficit. Il est entre 8 et 10%. On a un plan pour le ramener à 3% dans trois ans. (imaginez si vous dépensez chaque année 103% de ce que vous gagnez). On parle des retraites.  Un petit relèvement de l’âge des retraites, de la durée de cotisation, une petite taxe sur l’épargne, et, sur les « riches » hors bouclier. On récupère du coup le fonds de réserve qui devait servir pour passer la période la plus critique dans quelques années.

Allez, on va supprimer quelques niches fiscales et la Garden-party de l’Elysée, et ainsi, le nuage de la crise et des déficits ne pourra pas rentrer en France. Non, mais.

C’est quand le dialogue et le consensus politique sur ces sujets fondamentaux ? Ah oui, y’a des élections dans 2 ans.