TVA des parcs à thèmes entre rigueur et récession

Je suis frappé que le relèvement de la TVA sur les parcs à thèmes suscite un tel tollé !

A coté, le changement de fiscalité sur les plus-values immobilières pourraient impacter fortement le secteur du bâtiment voire entrainer une récession. Le risque est infiniment plus important mais cela ne concerne qu’une poignée de bailleurs privés, des nantis ! Ce n’est pas bien grave.

En revanche, la TVA de Disneyland, c’est du sérieux ? NON, c’est de la pure démagogie. On frappe de plein fouet les plus modestes ? On remet gravement en question les emplois salariés du Puy-du-Fou et du Futuroscope ? Déjà, la commission des Finances a voté contre le passage de 5,5% à 19,6% sur les parcs à thèmes et même des voix se lèvent dans la majorité présidentielle.

Bien sur, cela serait mieux si la TVA était toujours à 5,5%, tout serait moins onéreux ! des prix plus bas sur le prix de l’abonnement  téléphonique, sur l’electro-ménager, sur les véhicules, sur le café. Ah non, ca ne marche pas pour le café. La TVA a fait le chemin inverse de 19,6% à 5,5% sans que les consommateurs s’y retrouvent avec une baisse réelle des prix de … 1,4% .

Si les finances étaient là, on pourrait même supprimer complètement cette TVA, ce serait plus simple. Mais voilà, ce n’est pas le cas.

Il est effectivement gênant d’associer une hausse ciblée de TVA à ce plan de rigueur. Comme si les parcs à thèmes allaient sauver la France de la crise de l’endettement.

Mais nous avons un problème, il faut enfin désendetter sérieusement la France. Par des nouvelles recettes, oui sans doute, dans un premier temps. Mais surtout par de moindres dépenses. Non pas en ne remplaçant pas par un fonctionnaire sur 2 qui part en retraite, mais en réformant vraiment l’Etat, en redéfinissant qu’elles doivent être les missions de l’Etat et des différentes collectivités. En supprimant des services entiers et en renforçant d’autres. En recherchant l’efficacité. Non pas en votant une règle d’or, ni en prévoyant des budgets encore et toujours déficitaires, mais avec des budgets bénéficiaires.

Bien sur, la TVA sur les parcs à thèmes ne va pas sauver la France. Mais ce n’est pas pour cela qu’il ne faut pas la relever. Déjà, les Parcours Aventure réclament la TVA à 5,5%, puis ce sera le tour des parcs aquatiques… Un peu de cohérence dans tout cela : de la TVA à 19,6% pour tout le monde.

[Ajout 14h20] A noter que la TVA réduite sur les parcs résulte d’un accord passé entre l’Etat et Eurodisney en 1987 préalablement à l’installation du parc en France. Suivant une clause de sauvegarde, Disneyland Paris pourrait échapper au relèvement de la TVA au taux normal.

 

Une réflexion sur « TVA des parcs à thèmes entre rigueur et récession »

  1. Oui… mais le dessein de ceux qui nous gouvernent n’est pas de rechercher l’efficacité ni d’évaluer l’adéquation des mesures prises avec la réalisation des objectifs fixés.
    Toutes leurs décisions concourent à satisfaire les besoins de leur clan (je serais tentée de dire leur classe) et à ne pas fâcher ceux qui pourraient les aider à être réélus et à conserver la gouvernance de notre pays.
    En droit privé, le dirigeant d’une entreprise qui pique dans la caisse et qui effectue des libéralités au profit de ses proches en appauvrissant l’entreprise est reconnu coupable d’abus de biens sociaux. Il peut être déchu du droit de gérer une entreprise et il doit répondre du passif généré par sa gestion sur ses biens propres.
    Quand mettra-t-on en œuvre les mêmes procédures en droit public ?

    La TVA sur les parcs à thème est aussi anecdotique que la taxe sur les chambres d’hôtel à plus de 150 € la nuit (on dirait qu’il y en a qui ne viennent pas souvent à Paris parce que, pour 150 €, on n’a pas grand-chose).
    Moi, tant qu’à faire de « rapporter gros », je serais allée voir si il n’est pas possible de faire quelques économies sur le budget de la défense qui dépasse allègrement les 50 milliards d’euros. Mais ce n’est que mon idée…

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