Banques en ligne : pour le meilleur et le pire

Même si je parle d’argent, de placements et de crédits sur cBanque, à longueur de journée, avec mes équipes, mes partenaires et les intervenants réguliers, je suis pour moi-même un piètre gestionnaire. Il n’y a que ce printemps que j’ai décidé (ou plutôt essayé) de transférer mes comptes dans une banque en ligne.

J’ai longtemps géré mes propres comptes bancaires dans l’établissement de crédit qui pratiquait les tarifs les moins chers, c’est à dire à la Banque Postale. Mais voilà, avec le temps, un peu de patrimoine qui s’accumule avec l’âge (j’ai dépassé le cap du demi-siècle – mais toujours pas de Rolex), et surtout un statut de travailleur non-salarié, ce que me propose cette banque ne me convient plus : 20 euros par trimestre pour une carte bancaire basique et un SMS tous les mois qui donne le solde du compte de l’avant-veille, des virements externes limités à 3.000 euros…

Première tentative de passer sur une banque en ligne, avec Fortuneo, choisie notamment pour sa promesse d’un bonus financier de 80 euros. La banque est présente sur notre comparateur des banques en ligne et elle figure parmi les banques les moins chères, avec ING Direct et Boursorama banque au gré des études comparatives. Pas de mauvaise surprise à l’utilisation, l’environnement est cependant fortement orienté vers la bourse (allergiques : s’abstenir). J’ai trouvé, par contre, gênant, que pour faire un virement, le solde du compte ne soit pas rappelé (c’est le solde disponible incluant le découvert autorisé qui est indiqué). Après avoir testé pendant quelques mois et domicilié l’ensemble de mes prélèvements, j’ai interrogé le service client à propos de cette prime qui n’était toujours pas versée. Après plusieurs relances, notamment via Twitter, je n’aurai pas le droit à cette prime car je n’avais pas recopié le « code de l’offre » sur la troisième page du formulaire de souscription. J’ai trouvé cela particulièrement mesquin ! Pour moi, Fortuneo n’a pas tenu sa promesse et j’ai décidé de fermer ce compte.

Le deuxième essai aura été de plus courte durée, encore. Il s’agit de Cortal Consors. Sur le papier, et même en l’absence d’une promotion, l’offre est alléchante : un compte rémunéré avec une carte bancaire gratuite. Mais grosse déception une fois le compte ouvert, dans l’interface de gestion, ce n’est pas un compte courant mais un compte support d’espèces (typiquement le compte d’espèces associé au PEA). Le fonctionnement est tout aussi inhabituel : e-relevé disponible que le 20 du mois suivant, chaque virement externe donne lieu à un courrier postal. Mais ce qui m’a décidé à interrompre l’aventure, c’est l’obligation d’envoi des autorisations de prélèvement pour qu’elles soient prises en compte. Normalement, quand une autorisation de prélèvement est donnée à un organisme, celui-ci devrait envoyer à la banque votre consentement. Dans les faits, la grande majorité des banques ne les réclament pas et ces autorisations ne sont pas envoyées. Mais chez Cortal Consors, un chargé de clientèle vous appelle pour vous indiquer qu’un prélèvement non autorisé s’est présenté et qu’il va être rejeté.  Tant qu’à appeler, il serait plus malin de demander si le client veut autoriser ou non ce prélèvement.  A l’heure actuelle, l’offre de compte courant de Cortal Consors n’est plus mise en avant.

A ce moment-là, je dois dire que j’ai commencé à me lasser et j’ai opté pour la valeur sûre du secteur, ING Direct, qui se présente comme le « numéro 1 de la banque en ligne en France ». L’interface de gestion de la banque s’adresse au grand public, avec un effort d’uniformisation entre internet et les applications pour mobiles et tablettes. Globalement, cela fonctionne bien, même si la promotion pour les autres produits de la banque est omniprésente (livret épargne orange, assurance-vie…). Pour ma part, je trouve l’interface un peu trop basique et j’aimerai quelque chose de plus évolué. (Ok, je ne suis jamais content).

Dernière ouverture en date, avec le compte courant Hello bank, qui est en fait une offre hybride où l’on retrouve tous les produits et services de BNP Paribas, et, la banque en ligne et sa carte bancaire gratuite. Les débuts ont été particulièrement longs et difficiles, ce que je mets sur le compte du démarrage de la banque. Par la suite, je dois dire que j’ai été bluffé par l’intégration des graphiques et des outils de gestion dans l’interface : à chaque mouvement, il est possible de lui attribuer une catégorie de dépense ou de recette, et même de bâtir un budget. Ces outils de gestion existent déjà chez les concurrents (Boursorama banque, fortuneo, monabanq, ing direct…) mais ne sont pas aussi intégrés. Pour l’heure, j’ai aussi apprécié le fait de pouvoir déposer un chèque pour l’encaissement dans une agence BNP (visible dès l’après-midi dans l’interface de gestion comme une opération à venir) mais pas la limitation à 6.000 euros par jour pour les virements externes (qui nécessite un mail à un conseiller pour l’outrepasser).

En définitive, j’ai retenu que pour ouvrir un compte bancaire en ligne, il fallait prendre son temps pour le tester en long et en large. Et qu’il ne fallait surtout pas changer l’ensemble des domiciliations des prélèvements. Généralement, et à part le coût de la LRAR pour une éventuelle clôture, ouvrir un compte dans une banque en ligne ne coute rien, voire permet d’empocher un bonus de bienvenue (à part Fortuneo, pour mon cas, chez qui j’avais pris, en plus, l’assurance payante des moyens de paiement).

Bilan des courses, j’ai gardé 2 comptes bancaires sur les 4 ouverts, ce qui me permet d’avoir une carte Gold Mastercard et une Visa Premier. Maintenant, je pense que je vais un peu calmer le jeu et finir de clôturer mes contrats restant à LBP, une option non prévue dans l’agence en ligne « la banque postale chez soi ».

4 réflexions au sujet de « Banques en ligne : pour le meilleur et le pire »

  1. Merci d’avoir fait le cobaye pour nous. On dira que ce billet complète mon expérience sur la question car je ne les ai pas toutes testées.

    Comme tout le monde, je suis agacée par
    • Le e-relevé mis à disposition sur le site… quand ils y pensent (entre le 8 et le 25 du mois pour l’une de mes banques)
    • La limitation en montant pour les virements externes… même quand c’est pour alimenter l’un de mes propres comptes
    • L’affichage parfois fantaisiste des opérations. Exemple : une liste des derniers mouvements affichée centrée (ce qui ne facilite pas la lecture)
    • Le virement interne initié le week-end… qui n’apparaît sur les comptes que le lundi suivant
    • Les conseillers clientèle basés au bout de monde qui rédigent des mails « non francophones » (on dira ça comme ça pour ne fâcher personne).

    Bref, même si ça ne coûte rien, il y a encore des progrès à faire.

  2. Un autre truc agaçant dont je n’ai pas parlé : c’est l’impossibilité de saisir un libellé pour le virement externe chez Cortal Consors ou sur les appli Fortuneo !

  3. Bonjour,

    Concernant Cortal consors je ne suis pas d’accord. Je suis un ex collaborateur cortal consors et non pas que je veuille défendre mon ancienne boite mais en fait si un peu parce que lorsqu’on s’est dechiré pour satisfaire les clients depuis une dizaine d’années dans l’hyperconcurrence de la banque en ligne, lire ce genre de truc me donne des boutons!!!
    Donc qu’est ce qui est disponible comme compte chez cortal :

    – Un compte courant (Visa premier gratuite sous condition de revenu mais pas forcement versé sur le compte, chéquier… ) rémunéré par le biais d’achats ventes automatiques de sicav de trésorerie (pas extraordinaire un peu complexe et fouillis sur les relevés mais bon un vrais compte quand meme) et le tout sans frais de gestion mais comme tout le monde sur la place

    – un compte optimal, la meme chose que le compte courant mais mieux remunéré (enfin une broutille de plus) pour 75 euros par an de mémoire mais ca c’est vrais que c’ets un peu chéro et inutile mais c’est un vieux truc qui va disparaitre.

    -Livrets (ancien codevi, livret A, livret euros (comme tout le monde mais plus d’offre sur les taux car bnp aime pas la concurrence des filiales et puis de toute facon ca n’attire que les chasseurs de taux donc ca coute une blinde à la boite pour zero fidelisation du client.

    -compte titre (avec la oui effectivement ouverture d’un compte espèce appellé compte classique qui donne droit a rien)

    -compte PEA avec egalement ouverture d’un compte classique pour prendre les DDG ou frais divers pour pas taper dans l’enveloppe du PEA.

    Au sujet des autorisations de prélevements bah c’est tout simplement que Cortal a force de se faire taper dessus par la commission bancaire ou l’AMF a décidé d’appliquer strictement (et c’est tant mieux) les réglementations en vigueurs et donc fait bien son travail. Ce sont ceux qui ne suivent pas ses regles qui sont criticables et le jour ou ils se feront reprendre de volé par les autorités compétentes ils appliqueront les regles à la lettre comme cortal.

    Pour le rejet de prelevement, vous etes peut etre mal tombé car des conseillers boulets y en a (les bons partent en banque privée forcément) mais en cas d’accord verbal vu que les conversations téléphoniques sont enregistrés normalement cortal accepte sauf bien sur les nouveaux prelevements sepa mais là techniquement y aucun moyen de les valider à ma connaissance car rejeté en amont de l’etablissement il me semble.

    Tous les employés sont à Rueil, il n’y a pas de conseillers basés au bout du monde enfin si y en a Nice Lyon et Toulouse 🙂

    Par contre il faut comprendre que Cortal est une banque de placement et d’epargne en gros l’interet c’ets l’acces à la bourse notamment le SRD et l’offre la plus complete du marché sur les OPCVM ainsi que l’or physique et dématérialisé (possibilité de faire du monep via la filiale bcapital également).

    Voilà j’espère avoir apporté un complément utile.

  4. Merci beaucoup pour cette article, j’étais moi même à la recherche d’informations sur ces fameuses banques en ligne. Cette article très complet aura répondu à toutes mes questions.

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